Cueillette Champignons et ChataignesCueillette Champignons et Chataignes
©Cueillette Champignons et Chataignes |Olivier Octobre

L'histoire de la châtaigne

et du châtaignier

L’arbre à pain, symbole des Cévennes et de notre gourmandise…

La châtaigne fait partie intégrante de l’imaginaire collectif lorsque l’on pense aux Cévennes. C’est un des symboles forts de notre belle région. Son histoire dans notre contrée est millénaire. Et le travail entrepris ces dernières décennies pour valoriser les châtaigneraies locales permet de mettre en avant un patrimoine unique, notamment en termes de variétés de châtaignes présentes ici et que l’on ne retrouve pas ailleurs en France.

Le châtaignier, roi en Cévennes

Arbre à pain et à tanin

Si la châtaigne fait partie de l’imaginaire collectif en Cévennes, c’est parce que son histoire dans notre contrée est millénaire.

On la consommait déjà au Moyen-Âge dans les vallées gardoises et lozériennes. Riche en vitamines, minéraux et surtout glucides, ce fruit a permis aux Cévenols d’éviter de nombreuses périodes de disette qui ont touchées les régions limitrophes. D’où son surnom, « l’arbre à pain » !

On cuisinait la châtaigne en soupe, on la réduisait en farine, on s’en servait pour nourrir le bétail… La culture des châtaigniers permettait donc de faire vivre bien des familles, en particulier lors des temps durs !

L’essor de la châtaigne battait son plein au XIXe siècle lorsque deux événements sont venus précipiter sa chute : l’apparition de la maladie de l’encre sur les châtaigneraies, qui tua de très nombreux arbres en peu de temps, et l’ouverture massive de mines de charbon qui coïncidait avec la révolution industrielle et entraîna un désintéressement progressif de la châtaigne et du châtaignier.

Si la maladie de l’encre eu des conséquences claires, elle bénéficia cependant aux usines à tanins qui achetèrent alors à bas prix les arbres morts pour les transformer.

Et l’ouverture des mines eu un effet plus caché : l’apparition massive de la pomme de terre dans les assiettes, sans doute apportée par des mineurs fraichement débarqués dans la région, supplanta progressivement la châtaigne car elle était plus simple et plus rapide à cultiver, tout en permettant de nourrir toute la famille toujours à bas coût.

Paysage cévenol

Et châtaigneraies

Les châtaigneraies ont façonné le paysage cévenol tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec des « bancels », ces terrasses pour faciliter la culture sur les pentes parfois abruptes, et les « clèdes », petits bâtiments en pierre sèche qui servaient à faire sécher les châtaignes récoltées afin de les conserver plus longtemps.

Ce type de construction s’est poursuivi au XIXème siècle avec l’apparition de nombreuses usines à tanin qui se servaient du bois de châtaignier, riche en tanin, pour en extraire la précieuse molécule, utile aussi bien dans l’industrie du cuir que dans la pharmacologie ou la fabrication de certaines encres.

Un label AOC

Récompenser le savoir-faire et le terroir cévenol

Malgré la chute des châtaignes dans la vie quotidienne des Cévenols, on observe, depuis une cinquantaine d’années, une volonté forte de la part des locaux de remettre au goût du jour cette culture millénaire dans son territoire berceau : les Cévennes.

De nombreux acteurs : habitants, agriculteurs, collectivités ou encore association, mettent en avant un patrimoine unique, que ce soit dans les variétés présentes en Cévennes ou dans les qualités nutritives de ce fruit oublié : vitamine B, magnésium, potassium, manganèse, cuivre, fibres… C’est ainsi que naît l’Association Châtaignes et Marrons des Cévennes et du Haut Languedoc, qui a pour but de faire reconnaître la production et les spécificités de la culture des châtaignes dans les Cévennes et le Haut-Languedoc.

C’est en septembre 2020 que le label AOC est attribué à la châtaigne des Cévennes. Les produits concernés sont pour l’instant au nombre de trois : Les châtaignes fraîches, les fruits séchés et épluchés, et enfin, la farine.

Il reste aujourd’hui un grand travail de rénovation des vergers à produire pour faire grandir la famille des Châtaignes des Cévennes AOC qui accueille aussi les produits dérivés de la châtaigne pouvant faire valoir la mention « À base de Châtaignes des Cévennes AOC » !

Festivités

Gourmandise et traditions

Au cours de ces dernières décennies, l’Association Châtaignes et Marrons des Cévennes et du Haut Languedoc et les différents acteurs du territoire ont réussi un pari : celui de remettre la châtaigne au centre des mœurs et esprits des Cévenols.

C’est ainsi que les traditionnelles fêtes de la châtaigne, qui autrefois avaient lieu à la fin des récoltes et tenaient lieu de foire où l’on vendait les fruits de la récolte, ont fait leur grand retour dans les villages de la région.

Aujourd’hui ces fêtes automnales sont l’occasion de mettre en avant ce fruit et tous ses dérivés, auprès de la population locale mais aussi des visiteurs de passage. Et elles sont aussi, et toujours, un prétexte pour des moments joyeux, conviviaux et gourmands, qui rassemblent petits et grands !

Sur notre beau territoire alésien, c’est sans aucun doute la Fête de la Châtaigne d’Anduze qui a su le mieux s’ancrer dans le calendrier des fêtes traditionnelles annuelles. Cette journée de fête marque l’installation de l’automne et ses couleurs chatoyantes (nous vous conseillons d’ailleurs de venir profiter des couleurs dorées des châtaigneraies à cette période de l’année) et la fin des récoltes de l’année pour les castanéiculteurs.

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